* Giorgio de Chirico, la peinture métaphysique au Musée de l'Orangerie
Musée de l'Orangerie
Du 16 septembre au 14 décembre 2020
Le maître du bizarre
« Métaphysique ». Ce mot synonyme de prises de tête, dont émane une vieille odeur de livre universitaire, a de quoi rebuter. Et pourtant, il décrit parfaitement l’œuvre de Giorgio de Chirico, dont les tableaux n’ont cessé de donner à voir les réalités transcendantes de notre monde, imperceptibles pour le commun des mortels.
Le musée de l’Orangerie nous propose de plonger au cœur de son univers fantasmagorique et de découvrir les influences artistiques et philosophiques du peintre. L’exposition retrace sa période « métaphysique », dans les années 1910, durant laquelle il élabore les fondements d’une nouvelle conception artistique. Elle nous emmène de Munich à Ferrare, en passant par Turin et Paris, à la rencontre des avant-gardes artistiques européennes.
Né en Grèce en 1888 de parents italiens et formé dans le creuset de la culture classique et du romantisme allemand tardif, Giorgio de Chirico a développé dès ses premières œuvres une esthétique nouvelle qui a séduit les personnalités artistiques de son temps, du poète Guillaume Apollinaire au marchand Paul Guillaume, en passant par André Breton, Paul Éluard, Jean Paulhan.
Influencé par la pensée des philosophes Nietzsche et Schopenhauer, cet esprit perché cherche sans cesse à repousser les limites pour aller au-delà des apparences. « Pour qu'une œuvre d'art soit vraiment immortelle, il faut qu'elle sorte complètement des limites de l'humain, écrit-il au début de sa carrière. De cette façon elle s'approchera du rêve et de la mentalité enfantine. »
Prophétique et onirique, son œuvre s’inscrit dans le sillage de Rimbaud, pour qui le poète doit se faire « voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Quelques années avant Salvador Dalí, il fait l’expérience du temps, de sa malléabilité et de sa suspension, dans des œuvres qui jouent avec nos repères spatio-temporels.
Notre regard se perd dans ses paysages familiers et pourtant énigmatiques, lieux déserts rythmés par des arcades interminables dont se dégage un sentiment d’inquiétante étrangeté – ce qui lui vaudra d’être qualifié de « dépaysagiste » par Jean Cocteau. De Chirico peuple ses tableaux de figures étranges, dont de nombreux mannequins sans visage, êtres mutants qui côtoient des sculptures classiques sorties de nulle part. Préparez-vous à une expérience énigmatique !
MUSEE DE L’ORANGERIE
Du 16 septembre au 14 décembre 2020
Jardin des Tuileries, côté Seine, 75001 - M° Concorde (1) - Du mer. au lun. 9h-18h - Tarif : 9 € - TR : 6,50 € - Gratuit -25 ans
Dive into Giorgio de Chirico’s fantasmagoric universe at the Musée de l’Orangerie and rediscover his mysterious landscapes and weird figures, emblematic of his metaphysical paintings !