C'est prouvé : l'art nous fait du bien !
On s'en doutait, mais on ne nous l'avait encore jamais prouvé. La science le dit : la vision d'une œuvre d'art stimule deux aptitudes de notre cerveau, le plaisir et la connaissance et prouve ainsi que l'art nous fait vraiment du bien. C'est ce que démontre le neurologue Pierre Lemarquis dans L'Art qui guérit, à paraître en librairie le 4 novembre 2020. Une nouvelle qui fait du bien!
La beauté sauvera le monde
« Le cerveau a deux fonctions. Il nous permet de rester en vie et nous donne l’envie de vivre. Ces deux systèmes sont complémentaires et nécessaires. Jamais un ordinateur ne pourra s’y substituer. » explique le spécialiste. « Or, une œuvre d’art s’adresse aux deux facultés de notre cerveau [...]. Elle le sculpte en lui faisant découvrir ce qu’il ne connaît pas. Elle le caresse en lui procurant plaisir et récompense. Ce phénomène a beaucoup été étudié en musique, et nous avons démontré qu’il opère également dans le champ des arts visuels. ». Pour parvenir à ces conclusions, le scientifique a notamment étudié et mesuré les réactions de visiteurs (rythme cardiaque, température corporelle, etc.) dans un musée face à un tableau ou une sculpture. Si cette œuvre lui plaît, sa production de cortisol baisse, entraînant une diminution conjointe de son stress, son rythme cardiaque décroît et son corps se relâche, tandis que son cerveau sécrète de la dopamine, l'hormone du bonheur, des endorphines (celles du bien-être, que l'on ressent souvent après une séance de sport) et de l’ocytocine (hormone de l’attachement et de l’amour).
Et si on prenait le temps de se faire du bien ?
Si les recherches du biologiste italien Giacomo Rizzolatti avaient déjà prouvé, selon Pierre Lemarquis « que l’on pouvait apprécier une œuvre pour ses qualités esthétiques, pour ses proportions et la trouver belle, sans pour autant l’aimer », cette nouvelle étude confirme donc la communion de l'intellect et de l'émotion. Les thérapies par l'art se sont largement déployées au cours des dernières années (certains médecins prescrivent même à leurs patients une visite au musée). « De la même manière qu’un livre peut faire autant de bien qu’un antidépresseur, une œuvre à laquelle on peut se raccrocher en période de souffrance apporte l’équilibre nécessaire à une guérison. A leur sortie de l’hôpital, les patients ont changé de rapport à l’art », affirme Pierre Lemarquis.
De quoi remettre en cause la célèbre définition kantienne, « Est beau ce qui plaît universellement sans concept » ? Affaire à suivre...