La police espagnole a saisi des contrefaçons de Goya et de Vélasquez d'une valeur de 76 millions d'euros
La police espagnole en charge du patrimoine historique, la Generalitat de Valence, vient de mettre la main sur 5 contrefaçons de Goya et de Vélasquez, d’une valeur totale de 76 millions d’euros. Quatre suspects ont été interrogés, avec en leur possession une multitude de documents visant à prouver l’authenticité des faux. Le chef-d’œuvre de cette arnaque ? Une copie du célèbre portrait de la reine d'Espagne Mariana d'Autriche (1634-1696), peint par Vélasquez, d’une valeur à elle seule de 50 millions d’euros.
Là où les bandits n’ont pas fait preuve d’une grande finesse, c’est dans le choix du sujet des contrefaçons. En effet, 3 des tableaux existent réellement, et se trouvent même exposés au Musée du Prado à Madrid. Discrétion zéro. Il aurait pu évidemment s’agir d’une version alternative des originaux, mais ce choix possède le risque trop important d’une comparaison immédiate avec les tableaux véritables. Les experts en charge de l’affaire ont d’ailleurs confessé la très mauvaise facture des faux Goya. On est bien loin du stratagème d’un des plus grands faussaires de l’Histoire, le néerlandais Han van Meegeren, qui avait inventé de toutes pièces une période biblique à Vermeer, incomparable avec le reste de sa production, jouant sur le piège juteux du trésor retrouvé. Malin.
Cette découverte représente une bonne nouvelle pour la police de Valence, qui pourrait aboutir sur la révélation d’un réseau bien plus large. Gabriela Bravo, ministre de la Justice, de l'intérieur et de l'administration publique, a ainsi profité de ce scandale pour rappeler la gravité d’un tel crime, alertant la population sur le danger de telles pratiques pour le patrimoine espagnol : « Outre la valeur économique, le plus important est que cette pratique criminelle favorise la dévalorisation de nos créateurs, en l'occurrence les grands peintres de notre histoire ».
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