« Le monde comme il va » nous disait Voltaire… La Bourse de Commerce nous révèle l’envers du décor avec cette exposition miroir de notre société, qui, cela ne vous étonnera peut-être pas, ne nous en livre pas forcément qu’une vision idyllique… Un angle artistique un peu apocalyptique qui nous présente en point d’orgue ces chefs-d’état en fauteuils roulants, errant tels des fantômes dans une chorégraphie macabre particulièrement dérangeante. Ici, on oublierait presque de tenter de reconnaître ces figures politiques intouchables qui s’effacent derrière ces vieillards hyperréalistes signées Sun Yuan et Peng Yu. 

À quelques pas de là, la carcasse de voiture « ready-destroyed » de Bertrand Lavier nous interroge sur la course effrénée de nos vies, oui mais vers quoi ? Ici, une pièce obscure, tapissée de sacs au plafond, signée Sturtevant dans une pure réinterprétation de l’œuvre emblématique de Marcel Duchamp. Des visages blancs semblent émerger du sol dans un ballet surdimensionné, les clichés faussement rétro de Cindy Sherman, un petit corps d’enfant arborant le visage du plus grand criminel de guerre du XXᵉ siècle, ou un balloon dog multimillionnaire… Alors, comment va le monde ? Mal, si on en croit ces artistes habitués des scandales selon certains, engagés et visionnaires pour d’autres, mais avant tout, profondément connectés à leur époque.

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