Exposition - Le Cubisme au Centre Pompidou
Du 17 octobre au 25 février 2018 -
Centre Pompidou //
Le Cubisme est certainement, avec l’Impressionnisme, le courant artistique le plus populaire. Si ce mouvement fondateur de la modernité semble être dans toutes les bouches et peupler l’imaginaire collectif comme les expositions temporaires des musées, ses manifestations ne sont en fait pas si nombreuses. C’est en tout cas de cette façon que le Centre Pompidou annonce sa nouvelle exposition : une vision élargie, pour ne pas dire exhaustive – 300 œuvres en tout –, du Cubisme. Élargie, car les œuvres choisies, qui couvrent une période charnière de dix années, ne sont pas uniquement signées des grands noms de ce courant du début du XXe siècle. Ainsi, aux côtés de Picasso, Braque et Léger, se trouveront des peintres moins connus comme Gleizes et Metzinger. Place aussi aux artistes qui firent de leur singularité une véritable signature artistique, comme Francis Picabia, Marcel Duchamp et les Delaunay, présents au fil des quatorze chapitres qui composent cette exposition chronologique d’envergure. Dans cet accrochage à rebondissements – on remonte aux origines : Gauguin et Cézanne – des toiles remarquables ponctuent notre parcours. Avis aux amateurs de Picasso, beaucoup d’oeuvres, avouons-le, sont de la main du maître catalan. Qu’importe, puisque l’ensemble traduit la progression de ce mouvement, en éclaire ses concepts clés et révèle notamment ses liens avec la sphère littéraire. Le portrait d’Apollinaire par le Douanier Rousseau ainsi que le poème La Prose du Transsibérien de Blaise Cendrars, illustré par Sonia Delaunay, valent à eux seuls, cette redécouverte du Cubisme.
Le saviez-vous ?
Les inséparables Sonia et Robert Delaunay étaient fascinés par le pouvoir de la lumière. Exacerbant leur conception de l’art abstrait, les deux artistes inventent un art nouveau : le Simultanéisme. Ils introduisent ainsi dans la peinture comme dans la mode et le design, le principe du contraste simultané de couleurs.
This monumental exhibition showcases masters of Cubism. You will discover as well lesser known figures of this movement, ranging from 1907 to 1917.
> On a vu, on vous raconte : l'exposition Cubisme au Centre Pompidou en images :
Quand on nous dit « Cubisme », on pense quasi instantanément à Picasso, voire à Braque, les deux inventeurs du mouvement. On visualise l’éclatement de la forme avec l’apparition des fameuses facettes géométriques qui reconstruiront une peinture dissolue par les impressionnistes. Nous sommes à la limite de la figuration sans pour autant – encore – être dans l’art abstrait. Mais ça, c’était l’idée que l’on avait « avant » cette magnifique rétrospective du Centre Pompidou.
Ici sont donc conviés les incontournables compères Picasso et Braque, deux amis à l’origine de ce mouvement majeur de l’Art moderne du XXe siècle. On y redécouvrira d’ailleurs les œuvres de Braque dont celle qui est à l’origine du terme « Cubisme », terme inventé par Henri Matisse, sceptique face aux paysages de petits cubes du peintre… On remontera à l’origine de l’inspiration du mouvement, face aux œuvres de Cézanne qu’ils admiraient tous deux – lui qui voulait "traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône" – ou aux œuvres d’art primitif collectionnées par Picasso. Autant de facettes qui déconstruiront la peinture de l’époque… Des oeuvres qui vont évoluer, enchainant les révolutions artistiques, les éclatements se parant progressivement de mots, de collages, d’objets même… à décrypter à la manière de rébus. Rendant pour la première fois de l’Histoire de l’art le spectateur actif face à l’œuvre. Une corde, un bout de toile cirée, des partitions de musique, de la tôle, du papier peint ou une cuillère à absinthe, toiles et sculptures cubistes se parent de nouveaux attributs jusque là totalement étrangers au monde de l’art. L’art de la récup’ vient de naître. Et l’exposition va plus loin encore, révélant au travers de 300 œuvres la fabuleuse histoire du Cubisme, mouvement qui en une décennie fulgurante, traversée par la guerre, changera définitivement le cours de l’Histoire de l’art. C’est la première fois depuis plus d’un demi-siècle qu’un tel sujet est abordé dans un musée français. Aux côtés des icônes de Braque et Picasso, s’invitent Fernand Léger, Francis Picabia, Marcel Duchamp, Robert et Sonia Delaunay, eux qui assuraient à l’époque la diffusion du mouvement auprès de la critique et du public en participant aux Salons parisiens. On rencontrera les artistes sattelites du mouvement, comme Henri Matisse sans doute le plus sceptique qui préférait aux formes des aplats de couleurs, le Douanier Rousseau et sa nature sauvage, Modigliani et ses visages perçants, ou encore leurs héritiers abstraits Mondrian ou Malevitch. Car la révolution cubiste est loin d’être l’œuvre d’un seul artiste, c’est un mouvement expérimental et collectif d’une audace rarement égalée, considéré par Apollinaire comme « la renaissance de l’art français ». Un mouvement qui va dynamiter tous les codes en vigueur jusqu’à dissoudre le sujet de l’œuvre, inventant un tout nouveau langage.