Découverte - Qui se cache derrière les bouches de métro parisiennes ?
Il n'est pas donné à toutes les villes du mobilier de transport en commun photographié par les touristes. Mais à Paris, nous pouvons être fières d'affirmer que nos bouches de métro font l'identité de notre ville lumière. Tout de vert vêtues et dotées d’une typographie typique du style Art nouveau, elles ont été pensées par Hector Guimard en 1900. Mais qui se cache derrière ce grand architecte et designer du tournant du XXe siècle ?
Un visionnaire qui ne plaît pas à tous
Hector Guimard se forme à l'école nationale supérieure des arts décoratifs où il découvre des matériaux modernes tels que le fer et le béton armé mais son identité va naître réellement en 1895 grâce à sa rencontre avec l’architecte belge Victor Horta. C’est à cette période qu’il crée l’une de ses œuvres les plus emblématiques : le Castel Béranger, un immeuble pensé comme un véritable manifeste de l’Art nouveau. Aujourd’hui unanimement acclamé, cet immeuble sera surnommé le « Castel Dérangé » et la « maison du Diable » par ses détracteurs et vaudra à son architecte d’être qualifié de fou.
L’Hôtel Roszé, situé au 34 rue Boileau, est le premier édifice conservé d’hector Guimard
Devenu célèbre du jour au lendemain grâce à cet immeuble d’un tout nouveau genre, Hector Guimard sera, dans la foulée, considéré comme la figure de proue de l’Art nouveau en France. Critiqué par certains mais acclamé par d'autres, toutes les riches familles parisiennes, tous les nouveaux hommes d’affaires installés dans le 16e arrondissement, veulent leur hôtel particulier signé “Guimard”. La capitale lui doit ainsi de nombreux édifices remarquables, tels que l’Hôtel Mezzara dans le 16e arrondissement ou l’étonnante synagogue de la rue Pavée dans le Marais.
Des bouches de métro emblématiques
Les commandes s’enchaînent jusqu’en 1900, date à laquelle l’architecte réalise les constructions qui lui vaudront sa renommée universelle : les édicules et entourages du tout nouveau métro parisien. La Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) organise un concours, mais les projets des participants sont tellement peu originaux qu’elle choisit de l’annuler et d’imposer Hector Guimard. Il dessine alors deux types d’entrées : des édicules dont il ne reste aujourd’hui que trois exemplaires au niveau des stations Porte Dauphine, Abbesses et Châtelet, et des entourages simples, ceux que l’on croise un peu partout encore aujourd’hui. De son style si caractéristique, il donnera ainsi ses lettres de noblesse à ce mobilier urbain désormais emblématique de la capitale.