Antony Donaldson
Mairie du 13e arr. Paris
Du 12 juillet au 4 septembre 2019
Avis aux amateurs de Pop-Art, la Mairie du 13e arrondissement de Paris frappe fort en invitant un monstre sacré du Pop-Art, Antony Donaldson, l’un des fondateurs du mouvement en Angleterre. Ici vous êtes accueillis dans des salons somptueux avec leurs lustres en majesté, un décor de château pour des œuvres d’une modernité qu’on adore. Et pour cause, cela faisait plus de 50 ans que l’on n’avait pas eu une vraie rétrospective consacrée à l’artiste, la dernière remonte à 1963 au Musée d’art moderne de la ville de Paris… Depuis, les seules occasions d’admirer autant de ses œuvres étaient de se rendre à Londres à la Tate, ou à NY au MoMa, où l’artiste est une référence incontournable.
Alors autant vous dire qu’on n’aurait manqué cet événement sous aucun prétexte ! Et surprise, l’artiste réussit – encore – à nous surprendre. Ici on admire non seulement ses célèbres toiles pop, aux accents plutôt féminins, disons même sexy. Mais pas seulement. On découvrira sa série incroyable autour du bain turc d’Ingres, qui peut aussi nous évoquer l’Olympia de Manet, cette période orientaliste magnifiquement revisitée à la sauce pop-art, tellement impressionnante qu’on a du mal à s’en détacher…
L’exposition balaye l’intégralité de la carrière de l’artiste, nous permettant de suivre ses évolutions et ses – rares – hésitations.
On pourra notamment admirer sa toute première œuvre réalisée à 20 ans à peine, ou sa dernière série à tendance japonisante. Regardez un peu ses premières oeuvres, en noir et blanc, à une époque où l’artiste nous raconte que Londres était encore une ville triste et grise. Puis vient la couleur, vive, acidulée, pop. L’artiste nous fait voyager, à Los Angeles notamment, puis en France avec sa fameuse french série, qui date des années 2000. A cette époque, notre artiste se rend en France, à Saint Raphaël, et découvre l’ambiance tropézienne qui rayonne dans ses toiles légères, mutines et ensoleillées. Des femmes mais pas que, en témoignent ces avions en hommage à son père décédé dans la garde royale, ou ces voitures, gros coup de cœur. Des surprises aussi comme cette œuvre, sans titre, qui ressemble de loin à un croquis. Mais approchez-vous et vous découvrirez un portrait dessiné au rayon laser. Superbe ! Et justement, en parlant de titres, prêtez un peu d’attention à ceux choisis par l’artiste, qui apportent une couleur supplémentaire à l’œuvre, des noms inspirés par des musiques, des poèmes ou juste des phrases entendues par ci par là…
Voilà une exposition qui devrait à coup sûr colorer votre été, et qui en plus, est totalement gratuite !