Souvenez-vous, dans Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux, le fameux fantôme vit reclus près d'un lac secret, caché dans les souterrains de l'Opéra. Mais connaissez-vous ce mystérieux lac ? Si vous ignorez son identité, rassurez-vous, très peu d'initiés ont déjà vu ce lac et pour cause, on ne peut pas le visiter, sauf de manière virtuelle grâce à la plateforme Google Arts & Culture.

Au cinquième sous-sol, soit une dizaine de mètres sous la scène, les contours d'une vaste cuve de 25 mètres sur 50, cernée par des voûtes se dessinent. Le plafond, orné de briques, surplombe l'eau verte qui coule paisiblement, éclairée par des lumières blafardes qui projettent leurs reflets sur les murs humides.  Cette vision fantasmagorique nous donne l'illusion de voir l'ombre du fantôme de l'opéra apparaître sur une des voûtes avant de se dissiper.

Mais pourquoi un lac se cache-t-il au sein de l'Opéra Garnier ? Ne le cherchez pas sur les plans initiaux de l'Opéra, il n'y figure même pas. Alors que Charles Garnier commence la construction de l'édifice en 1860, il n'imagine pas qu'il devra faire face à un problème, et pas des moindres : le futur Opéra est construit sur un sol marécageux et les eaux s'infiltrent sournoisement dans le bâtiment. Il  déplore la présence d'une inondation permanente due à une nappe phréatique alimentée par la Seine et trouve un ingénieux stratagème architectural : façonner une cuve artificielle, remplie d'eau étanche sous l'Opéra afin de canaliser les eaux et de supporter les fondations du monument.

Aujourd'hui, seuls les pompiers s'y rendent afin de s'y entraîner et les carpes, poissons rouges et perches ont également le privilège d'y résider. Le lac, en plus d'assurer la stabilité du bâtiment, aurait une autre fonction : fournir l'eau nécessaire à éteindre des flammes si un incendie venait à se déclarer à l'Opéra.

Si vous souhaitez découvrir un autre aspect insolite du Palais Garnier, Google Arts & Culture propose une visite virtuelle des toits de l'Opéra.