L'exposition Gabrielle Chanel en images. Un Manifeste de Mode au Palais Galliera Paris

Palais Galliera
Du 19 mai au 18 juillet 2021

Cela faisait deux années que nous attendions la réouverture du Palais Galliera, après des travaux d’extension permettant de doubler sa superficie d’exposition. Et pour cette inauguration, le palais de la mode de la ville de Paris a choisi d’inviter Gabrielle Chanel. Alors évidemment, après la magistrale exposition Dior du Musée des Arts Décoratifs, la barre était haute. Une icône ici donc. Celle que l’on surnommait Coco, qui dès le début du XXe siècle (1912) va révolutionner le monde de la couture, en faisant un véritable manifeste de mode. L’exposition se veut chronologique, un poil linéaire d’ailleurs, nous menant de l’emblématique marinière en jersey de 1916 à ses petites robes noires en passant par les modèles sport des Années folles jusqu’aux robes sophistiquées des années 30. Son parfum star ne fait pas défaut au show, dédiant une salle entière au N°5 créé en 1921, quintessence de l’esprit de « Coco » Chanel, premier parfum à base d’aldéhydes, ces fragrances de synthèse révolutionnaires en leur temps. Gabrielle Chanel voulait un parfum artificiel, loin des senteurs florales de son époque. Elle choisira le 5e parfum proposé par son parfumeur, en écho à la nouvelle collection qu’elle s’apprêtait à lancer le 5 mai, qui est le cinquième mois de l’année. Un chiffre porte bonheur.

Se déroulent donc ici sur 1 500 m2 et en 350 pièces, les facettes d’une grande dame en dix portraits comme autant de chapitres, des débuts de sa création à partir des années 10 jusqu’aux années 70. Un style intemporel. Un déroulé sans ostentation. Rien ne dépasse, on ne retrouve pas l’exubérance ni la flamboyance des défilés d’aujourd’hui qui déplacent les gorges du Verdon au cœur du Grand Palais. Certains regrettent ce « sans audace », un exposé baigné de classicisme qui ne réveille pas la révolution de mademoiselle Chanel, dans une présentation, stricte, sans fioritures, au risque d’être sans effet. D’autres admirent au contraire ce « sans faute ». Au-delà des débats, on ne pourra pas contester que cet exposé fait rejaillir le remarquable travail d’une couturière hors-norme, qui osera emprunter aux hommes leur garde-robe dans les années folles, qui sera la première ambassadrice de ses tenues, celle qui aura su libérer la femme des carcans d’une mode déconnectée, à rebours d’un luxe ostentatoire et exubérant. Petite surprise dans cette exposition convenue, celle de modèles loin de l’iconique robe noire ou de la veste de tailleur en tweed, des mousselines aux imprimés floraux d’une infinie délicatesse, des robes du soir en dentelle, des capes de plumes, tulles brodés, tenues se déclinant sur une palette chatoyante, du vert électrique au rose poudré, du bleu nuit au rouge pirate. Bien plus que l’allure et la révolution Chanel, nous retenons ici l’immense savoir-faire d’une couturière de génie, créatrice d’avant-garde, devenue une légende de son vivant.

Nos photos de l'exposition :

 

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Le saviez-vous ?

La Duchesse de Galliera, qui résidait à l’hôtel de Matignon, la plus grande fortune de France en son temps fait construire un palais pour entreposer ses collections d’œuvres d’art qu’elle envisage de léguer à l’Etat français… Mais rien ne se passera comme prévu, à commencer par cette erreur du notaire qui cède son palais à la ville de Paris. La Duchesse laissera donc ses murs mais repartira avec ses trésors qu’elle lèguera à sa ville natale de Gênes.

 

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Qui mieux que Gabrielle Chanel, figure incontournable de la mode, pouvait inaugurer la très attendue réouverture du Palais Galliera ? S’il y a bien une icône du style, c’est assurément celle qui a libéré le corps des femmes, enfermé dans des corsets, leur permettant de se mouvoir plus aisément dans des vêtements d’un chic absolu. Une première dans l’histoire de la mode et dans celle des musées, avec cette exposition Gabrielle Chanel dédiée à une couturière hors normes, nous invitant à redécouvrir ses pièces phares, à la fois sobres et élégantes, comme la fameuse marinière en jersey de 1916, le tailleur en tweed gansé, la petite robe noire ou l’escarpin bicolore. Une salle entière est même dédiée au célèbre N°5, un « parfum de femme à odeur de femme », selon les mots de la créatrice visionnaire qui est parvenue à créer l’un des parfums les plus vendus au monde.

A l’époque où est sorti le N°5, en 1921, la plupart des fragrances étaient issues de l’essence d’une seule fleur et Gabrielle Chanel a révolutionné le monde de la parfumerie en élaborant un précieux liquide composé de plusieurs essences : « Un parfum artificiel, je dis bien artificiel comme une robe, c’est-à-dire fabriqué. Je suis un artisan de la couture. Je ne veux pas de rose, de muguet, je veux un parfum qui soit un composé », déclarait-elle avec aplomb.

Le parcours de l’exposition est articulé en dix chapitres, ponctués par dix portraits photographiques de la jeune femme, soulignant à quel point la couturière a incarné sa marque. Plus de 350 pièces issues des collections du palais Galliera, du patrimoine de Gabrielle Chanel mais aussi de musées internationaux comme le Victoria & Albert Museum de Londres jalonneront votre visite. La scénographie de l’exposition explore le goût de Gabrielle Chanel pour la mise en scène en disposant des paravents et des miroirs, dans un écrin tour à tour ivoire et noir.

Le saviez-vous ?

Le nom du parfum N°5 n’est pas dû au hasard. Gabrielle Chanel a eu le coup de cœur pour le cinquième parfum proposé par son partenaire, le nez Ernest Beaux qui lui a proposé plusieurs échantillons numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24. De plus, elle lançait sa collection le 5 mai, qui est le cinquième mois de l’année. Le numéro 5 est décidément un chiffre qui lui porte chance.

 

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