Qui est l'auteur de cette inscription cachée dans le Cri d’Edvard Munch ?

 

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Le Cri, célèbre tableau du peintre norvégien Edvard Munch, dont l’une des cinq versions avait été vendue aux enchères en 2012 pour la somme record de 120 millions de dollars, contient une inscription mystérieuse connue de longue date des experts. On connaît enfin son auteur.

« N’a pu être peint que par un fou ! » : on distingue à peine cette phrase inscrite au crayon noir, logée dans le coin supérieur gauche du tableau dissimulée dans cette nappe de ciel rougeâtre si caractéristique du Cri, l’un des crépuscules les plus célèbres de l’histoire de la peinture. Mais qui a bien pu écrire, dans le secret le plus total, cette phrase quasiment imperceptible à l’œil nu sur la toute première version du tableau de Munch, aujourd’hui conservée par le Musée national de Norvège ? Les experts ont longtemps cru à un acte de vandalisme, étant donné que l’inscription n’a été rajoutée que plusieurs années après la finalisation du tableau en 1893. Il aurait effectivement été impensable qu’un artiste sabote de la sorte sa propre œuvre. Pourtant, les chercheurs sont aujourd’hui formels : Munch lui-même serait l’auteur de l’inscription.

Combinant les techniques de la technologie infrarouge et de l’analyse graphologique, les conservateurs du futur Musée national, qui doit ouvrir ses portes à Oslo en 2022, ont pu conclure qu’il s’agissait de l’écriture du peintre norvégien. Les experts ont dû pour cela examiner soigneusement l’inscription, lettre par lettre et mot par mot, tout en la comparant aux carnets de Munch. « Il s'agit d'un commentaire sur la santé mentale du peintre, ce qu'un critique d'art n'attendrait jamais qu'un artiste produise de lui-même », a déclaré Mai Britt Guleng, conservatrice du musée en charge des recherches sur l’œuvre de l’artiste norvégien. Les historiens de l’art émettent l’idée que Munch aurait griffonné cette inscription en 1895, heurté par les premières critiques de son œuvre, exposée alors à Oslo pour la première fois, qui n’hésitèrent pas à spéculer sur l’état mental du peintre. Le père et la sœur de Munch souffraient en effet de dépression et il fut lui-même hospitalisé en 1908 à la suite d’une dépression nerveuse. Peut-être qu’il fut soudainement pris d’un moment de mélancolie ou d’ivresse et qu’il oublia même l’existence de ce geste : dans tous les cas, comme le souligne Guleng, « en écrivant cette inscription dans les nuages, il a pris possession, d'une certaine manière, ou il a pris le contrôle de la façon dont il devait être perçu et compris ».

Munch reprend-t-il les mots de la critique ? Du grand public ? Ou bien se confesse-t-il sur la genèse de sa propre œuvre, sur son agonie, sa détresse psychologique ? De lui-même, Munch continue ainsi d’entretenir le mystère.


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