Exposition Fabienne Stadnicka, la tisseuse de métal : une histoire de rouille et de dentelle à la Galerie Cyril Guernieri
Galerie Cyril Guernieri
Du 2 au 25 février 2023
Fabienne Stadnicka est une peintre aux mains d’or, véritable alchimiste de la matière et du temps. La galerie Cyril Guernieri lovée au cœur de Saint Germain des Prés à Paris, se métamorphose en une galerie de portraits sans âges, douce réminiscence d’un temps révolu, faisant ressurgir les lumières du passé. Fabienne Stadnicka nous conte ici une histoire singulière, faite de fragments et de tôles usées, rongées par la rouille, et ramenées à la vie par le geste d’une artiste virtuose. Loin des rebuts des carrières laissés à l’abandon, le métal se fait ici dentelle fine et délicate, support d’un raffinement inouï pour accueillir les peintures de l’artiste. Des teintes chaudes et cuivrées, en écho à la corrosion du métal, déclinant les nuances d’ocre jaune, de rouge brun ou d’orangé, dans un ton sur ton vibrant. Par ce geste, l’artiste vient esquisser les contours de figures évanescentes, réveillant nos mémoires, en fixant ces regards que l’on détournait jusqu’alors. Fabienne Stadnicka explore cette frontière poreuse entre le passé et le présent, entre la matière brute et la dentelle fragile, entre la sculpture et la peinture, brisant les derniers remparts de la mémoire. Peintre de la paix des âmes, l’artiste nous invite dans un théâtre des ombres, inventant un prodigieux répertoire d’icônes. Des icônes anonymes et intimes, à fleur de métal, qui composent une nouvelle esthétique du fragment, comme autant de morceaux de temps oubliés qui rejouent sans cesse leur disparition sans jamais y succomber.
Il était une fois Fabienne Stadnicka… Une artiste aux mains d’argent dont la galerie de portraits semblait avoir traversé les âges, les lieux et les époques. L’histoire que nous nous apprêtons à découvrir à la Galerie Cyril Guernieri est pourtant incomplète, parcellaire et fragmentée, un peu comme le travail de cette créatrice virtuose qui a fait du métal rouillé l’unique support de sa peinture.
En remplaçant l’habituelle toile blanche immaculée par la vieille tôle corrodée, cette lointaine héritière du groupe Support-Surface réinvente notre rapport à la matière rongée par le passé dont les déchirures, les enfoncements et les trous mesurent à eux seuls l’écoulement du temps. Portée par les teintes cuivrées induites par l’érosion du métal, Fabienne Stadnicka peint ses personnages à même la tôle. La forme du métal éprouvé par la rouille vient alors épouser les traits et les contours de ces figures évanescentes condamnées à la disparition. Ici, nous devinons sous les différentes couches de peinture le visage d’Ingres tiré de son tout premier autoportrait, personnage principal d’un théâtre des ombres où les silhouettes esquissées sur le métal se superposent aux contours fantomatiques projetés sur le mur. Mais faites vite, une fois que la rouille aura définitivement fait disparaître la tôle, il ne restera plus rien…
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Attention, la galerie est fermée exceptionnellement mardi 7 et mercredi 8 février 2023.