Scandale - Quand la restitution fait débat
Coup de théâtre à l’Élysée ce vendredi 23 novembre //

© MICHEL EULER / AP
Ce qui devait être une simple réunion s’est transformé en un moment fort de l’histoire de France. En effet, l’Élysée a annoncé que 26 œuvres d’art allaient être rapidement rendues au Bénin. Cette décision a été prise après la remise d’un rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain rédigé par l’universitaire et économiste sénégalais Felwine Sarr et l’historienne d’art, professeure à Berlin et au Collège de France, Bénédicte Savoy. Selon ce rapport, une grande partie des œuvres d’art sont entrées dans les collections françaises entre 1885 et 1960 dans un contexte colonial et sans le consentement de l’Afrique. Mais aujourd’hui, celles-ci font partie intégrante de notre propre patrimoine : au Musée du Quai Branly par exemple, on en recense près de 7000 ! « La jeunesse africaine [doit avoir] accès en Afrique à son propre patrimoine » dénonce l’Élysée. Du côté des historiens et des conservateurs, cette affaire fait débat. En effet, beaucoup d’œuvres uniques exposées en France sont quasiment impossibles à déplacer. De plus, ils s’interrogent sur les capacités muséales africaines. Du côté du Bénin, certains confirment le mauvais état des infrastructures culturelles.
Faut-il alors rendre ces œuvres aux Africains ? Pour rappel, plusieurs musées occidentaux ont déjà rendu des œuvres à leur pays d’origine : le Getty à Los Angeles a rendu des objets à l'Italie, le British Museum à l'Australie, le musée Guimet à Paris à la Chine.