Découverte – Les œuvres immersives en scotch de Darel Carey
Ne croire que ce que l’on voit //
On se croirait dans un tunnel intersidéral, un trou noir, ou encore au beau milieu d’une faille dans l’espace-temps, où le matériel ne serait plus et les dimensions, indéfinies. Et pourtant, ce lieu n’a rien de spécial : une pièce blanche digne de votre appartement, où l’espace est bien fixe. C’était sans compter sur l’artiste Darel Carey qui a laissé son empreinte sur ces murs qui devaient lui sembler trop simples.
Grâce à de basiques rouleaux de scotch noir d’électricien, ce plasticien américain crée des installations géométriques impressionnantes, du fait de leur caractère immersif. Galeries, musées, espaces publics, ses lignes noires envahissent tous les supports, dans une approche méditative. Coller du scotch en alignement parfait serait en effet une bonne méthode pour se vider la tête… Le public quant à lui, ne sait plus où donner de la sienne : les murs acquièrent une profondeur vibrante, presque en mouvement, déstabilisant la perception de celui qui les regarde. Influencé par les travaux de M.C. Escher, il se joue des formes géométriques impossibles et de l’architecture infinie.
Et la qualité esthétique de ces installations, appelées « Dimensionalisations », n’est pas en reste. Une œuvre de Darel Carey est exposée au Musée des Selfies de Glendale, en banlieue de Los Angeles, depuis le début de l’année. Mais son but est plus profond : faire d’un espace en deux dimensions, une perception en trois dimensions en recouvrant celui-ci du sol au plafond. En bref, interroger le spectateur sur la frontière entre ce que l’on voit et ce qu’il en est vraiment… Un hommage à Saint Thomas ?