Nice - Cinémapolis
Musée Masséna
Du 17 mai au 30 septembre 2019
Nous célébrons cette année les 123 ans de la naissance du cinéma à Nice, une histoire d’amour entre la Côte d’Azur et le 7e art magnifiquement racontée ici dans cette exposition du musée de la villa Masséna.
Car si certains l’ont oublié, Nice est l’un des berceaux du cinéma, à l’échelle mondiale, surnommée à l’époque le « Hollywood européen » pour ses décors balnéaires, sa lumière chaude et ses douces températures toute l’année qui rappellent la Californie.
Remontons le temps ensemble, nous sommes en 1896, et les frères Lumière décident de se rendre sur la côte pour immortaliser sur la pellicule argentique les premières images animées du Carnaval de Nice. Un an plus tard, ils réalisent le premier travelling de l’histoire, avec la promenade des Anglais filmée depuis la mer.
Au début ce sont des reportages, comme celui des Touristes revenant d’une excursion, réalisé en 1897 ou celui du Cortège présidentiel, place Masséna réalisé en 1901. Très vite, dès les années 1910, les tournages de films de fiction se multiplient, on pense notamment à Bigorno fume l’opium tourné en 1914. Les studios fleurissent dans la région, avec l’apparition des premiers studios Pathé puis Gaumont. En 1930, ce sont six studios qui constellent, d’ouest en est, le territoire niçois, reproduisant sur la Côte d’Azur le même phénomène qui s’était fixé sur les collines de Los Angeles. Evidemment il y a les incontournables Studios de la Victorine, dont on célèbre le centenaire cette année. Cette « Factory » niçoise amènera d’ailleurs Louis Feuillade, réalisateur des Fantomas à parler de Nice comme « Cinémapolis », d’où le nom de cette très belle exposition.
On y verra éclore une prodigieuse filmographie dans laquelle on identifie de vraies pépites qui ont marqué l’histoire du cinéma.
On pense immédiatement à quelques chefs-d’œuvre iconiques comme La Montée vers l’Acropole, Shéhérazade, Les Enfants du paradis de Marcel Carné (1945), la Baie des Anges de Jacques Demy, Le Mystère Picasso de Clouzot (1955), La Nuit américaine de Truffaut (1972), Les Vacances de Mr. Bean, Jamais plus jamais (James Bond), la Panthère rose, Jeux interdits ou Magic in the Moonlight de Woody Allen (2013). On y croisera aussi bien Grace Kelly qu’Alfred Hitchcock. L’exposition fait dialoguer des extraits de films, affiches, photographies de tournage, manuscrits, autant de pièces mythiques qui témoignent du rôle fondamental que la ville a joué dans le développement du 7e art, tout au long du XXe siècle, faisant de la Promenade des Anglais une référence mondiale. Un hommage autant qu’une révélation.
Nous célébrons les 123 ans de l’incroyable alliance entre le septième art – l’art des temps modernes par excellence – et Nice, dans cette sublime exposition du musée de la villa Masséna. Son nom – Cinémapolis – est emprunté au passage d’une lettre de Louis Feuillade, réalisateur des Fantomas, qui rappelle le lien très fort unissant encore aujourd’hui la ville avec le cinéma : « Nice est devenue Cinémapolis ». Le parcours rend compte du rôle fondamental que la ville a joué dans le développement du cinéma, illustré à partir de nombreuses collections, et plus particulièrement celle de la Cinémathèque française : extraits de films, affiches, photographies de tournages, etc. La ville que l’on surnomma l’ « Hollywood européen » peut d’une certaine manière se vanter d’avoir été le lieu de tournages des premières images animées de son Carnaval par les frères Lumières, ou encore d’avoir vu en 1908 un studio Pathé puis un studio Gaumont voir le jour. Enfin, le destin si représentatif des Studios de la Victorine s’inscrit dans l’histoire de la Côte d’Azur niçoise ; la Riviera verra éclore une filmographie prodigieuse, signe de son destin cinématographique éclatant et riche.