Orsay s'invite à l'Auberge Ganne chez les maîtres de Barbizon ! L'opération 100 œuvres qui racontent le climat, pensée et menée par le Musée d'Orsay, est une invitation à redécouvrir notre histoire et nos artistes modernes à travers des œuvres parties en itinérance à travers la France. Unique escale en Île-de-France de cette grande itinérance, la Seine-et-Marne s’impose comme un territoire d’art et de nature, inscrit dans l’histoire des paysages peints.

Alors suivez nous, prenons la route et passons par le Musée Départemental des peintres de Barbizon,. La Seine-et-Marne nous attend.

Une clairière au seuil de la forêt, une auberge devenue légende, et cette quête obsessionnelle : saisir la nature dans son souffle, son silence, son tumulte. Aujourd’hui, c’est un autre souffle qui traverse les murs centenaires du musée de Barbizon. Un moment d’histoire : quatre chefs-d’œuvre du musée d’Orsay prennent place au cœur du sanctuaire des peintres paysagistes. Comme un retour aux sources.

Les murs de l’auberge Ganne, imprégnés des souvenirs de Rousseau et Millet, vibrent d’une émotion parti-culière. Théodore Rousseau lui-même revient, en quelque sorte, par la grâce d’un prêt exceptionnel : Clairière dans la Haute Futaie, forêt de Fontainebleau. Ici les troncs massifs se dressent comme les piliers d’un temple païen, filtrant la lumière en halos mystiques. La nature est souveraine. Pourtant, derrière la densité des feuillages, une inquiétude plane. Rousseau, visionnaire, aurait-il senti l’ombre menaçante de l’industrialisation sur ces forêts séculaires déjà éventrées par un sentier…

Face à cette majesté, Moisson de Charles-François Daubigny est un autre poème, baigné d’un soleil éclatant. Si Rousseau nous enferme dans la forêt, Daubigny ouvre les horizons. Les blés fraîchement coupés gisent en gerbes épaisses sous un ciel pâle. Une lumière mouvante, un silence imposé après l’effort. Tout semble immuable. Pourtant, nous savons que ces champs, ces scènes rurales, seront bientôt rattrapés par l’urbanisation. Bouleversés par les changements des saisons. Puis viennent deux œuvres plus intimes, presque murmurées : Paysan fauchant et Jeune paysanne faisant les foins de Constant Alexandre Famin. Contrairement aux peintres de Barbizon, Famin n’utilise pas le pinceau, mais l’objectif. Son regard fixe des visages que la peinture romantise souvent. Ici, pas d’idéalisation, pas de grand paysage lyrique. Juste une femme, debout, serrant sa fourche, dans une pause entre deux gestes. Juste un homme courbé, absorbé dans l’effort, sa faux tranchant l’herbe avec la précision d’un rituel ancien.

Des gestes, des outils, des postures qui nous semblent bien loin. Jusqu’à ce que deux artistes contemporaines, Claire Tenu et Nina Ferrer-Gleize, ne prennent le relai, offrant leur propre vision d’une nature fragile mais indomptée… Instaurer ce dialogue à quelques mètres de la forêt même qui a inspiré l’œuvre de Rousseau, c’est une expérience unique. Comme si, soudain, l’art reprenait son souffle entre les témoignages d’hier et le besoin d’agir aujourd’hui.

LE SAVIEZ-VOUS ?

À Barbizon, la Grande Rue n’est pas une voie comme les autres : elle encapsule un pan entier de l’histoire de la peinture moderne, celle née en plein air, au cœur de la forêt de Fontainebleau. Trois maisons s’y succèdent comme les chapitres d’un même manifeste pictural : l’auberge Ganne, devenue musée, où les peintres vivaient et peignaient jusque sur les murs et les buffets ; la maison-atelier de Théodore Rousseau, plus secrète, vibrante encore de silence et de feuilles séchées ; et l’atelier de Jean-François Millet, lieu d’ombre et de ferveur, où furent conçues Les Glaneuses et L’Angélus.

100 œuvres qui racontent le climat est une opération de grande ampleur.

MUSÉE DÉPARTEMENTAL DES PEINTRES DE BARBIZON
Jusqu’au 14 juillet 2025
92 Grande rue, 77630 Barbizon

Découvrez la grande envergure de l'opération 100 œuvres qui racontent le climat :
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