Marko Gavrilović
Galerie Boris
du 16 mai au 22 juin 2019
Direction la galerie Boris, la seule galerie de France qui présente des artistes des balkans – on rappelle que c’est LA grande tendance du marché de l’art – pourquoi ? Eh bien parce que ces artistes encore méconnus ont une approche de l’art différente sans pour autant nous être étrangère. Une côte qui monte à toute allure, et un galeriste, Boris, dénicheur de grands artistes, qui sillonne la région en quête de nouveaux talents. En gros, une galerie visionnaire qui nous offre à chaque nouvelle exposition une vraie découverte, des artistes originaux et des œuvres singulières que vous ne verrez nulle part ailleurs… C’est donc tout naturellement et avec autant d’impatience que de curiosité que nous avons été visiter la toute dernière exposition de l’artiste Marko Gavrilovic.
Première surprise, l’artiste – qui nous avait habitués à ses taureaux stylisés – a troqué son bestiaire pour des vues urbaines d’une modernité extraordinaire. Et on adore ! Tout comme le taureau qui symbolise la force et le sacrifice, ses villes écrasantes jouant sur des perspectives ultra-graphiques, nous questionnent aussi sur la nouvelle place de notre humanité, dans un monde aux flux incessants, aussi invisibles qu’incontrôlables. Qu’elle place reste-t-il à la nature ? Notre existence semble bien dérisoire face à ces châteaux modernes écrasants, prêts à voler en éclats sous le poids des énergies.
Les peintures de l’artiste ont des allures de vitraux de demain, une vision éclatée de notre humanité, projetée en ombres au cœur de villes hybrides. Approchez-vous des œuvres, et vous découvrirez un monde insoupçonnable au cœur de ces formes d’apparence géométrique. Un requin, des livres, un tunnel, les villes de Marko Gavrilović ne ressemblent à aucune autre, et sont pourtant une somme de toutes. On y reconnaîtra les buildings new Yorkais, les ponts londoniens, les tours de Shanghai ou un alter-ego de l’Arc de Triomphe… Au sommet de ces édifices, des silhouettes en équilibre, anonymes et fragiles, prêtes à tout pour émerger de cette urbanisme écrasant. La cité semble s’être arrêtée en plein éclatement, une explosion urbaine aux lignes affirmées et aux couleurs vibrantes, comme autant de fragments de notre temps. Ses peintures prennent des allures de vitraux contemporains, on jurerait face à ses tonalités électriques que la lumière transperce la toile. Et c’est d’ailleurs l’autre surprise – et même révélation – de ce nouvel accrochage : notre peintre se révèle être un vrai sculpteur de lumière. Au sens premier du terme avec de superbes sculptures lumineuses, qui reprennent tout en design l’éclatement des formes géométriques et colorées de ses toiles. Une vraie découverte qui nous a conquis.
Marko Gavrilović est un véritable sculpteur de lumière et de couleurs, connu pour sa série de peintures de taureaux et de villes et pour ses œuvres plastiques monumentales et éblouissantes. Perpétuellement animé par la volonté de représenter les actions et l’impact de la civilisation humaine sur la planète, il s’intéresse à l’ambivalence entre le caractère éphémère de l’existence de l’homme et les conséquences parfois irréversibles de ses actes sur Terre. Pour exprimer ces questionnements, il crée des peintures vives et colorées aux allures de vitraux et qui ont pour sujet les villes modernes. Comme une porte ouverte sur son imaginaire, ces tableaux nous montrent sa vision personnelle de la ville qui, pour lui, n’est pas figée dans le temps, mais est bien vivante. Justement intitulée « The Flow » l’exposition nous permet de plonger dans l’univers mouvementé de cet artiste. Entre explosions de couleurs et d’énergies, réflexions et interrogations, ses œuvres vibrantes visent à nous interpeller et à nous faire réagir.